Comme un arrêt sur image, Valerie interpelle le regard de l’autre pour engager le dialogue
En utilisant comme moyen d’expression, le langage du corps de la femme noire, nu, exposé en public dans une cage, l’artiste dénonce ici le mécanisme occidentale de dévalorisation, de deshumanisation et de mise en corps du peuple noir.
Elle exhibe en quelque sorte les « images racines » de cet imaginaire construit dans le but de fabriquer une sorte de mécanisme reflexe qui fait que l’autre, noir, qu’il soit femme ou homme, est postulé immédiatement à travers ce corps là, comme une non humanité.
« A partir du moment que vous n’êtes qu’un corps, vous êtes proche du monde animal. Dit-elle. La déshumanisation des peuples asservis a permis de légitimer l'impérialisme occidental. Mais nous pouvons déconstruire cette imaginaire, en montrant les choses, en dévoilant leurs doubles faces et en engageant le dialogue. »
Pour Valerie Oka, les stéréotypes et préjugés, hérités du passé, agissent en nous comme des prisons virtuelles, qui prennent au piège notre mental, sous l’impulsion de l’affect et de ce que l’on a fait des blessures du passé. Sans faux sang blanc, l’artiste présente et met en relief l’objectivation du corps de la femme noir, souvent exhibées comme un animal, et proposés au blanc pour se libérer de ses fantasmes les plus fous.
" Je souhaite que le spectateur se rende véritablement compte qu’il est en train de regarder des être humains présentés dans une cage.
Je souhaite qu’il prenne conscience des sentiments qui l’animent a ce moment là. Qu’il s’interroge intérieurement sur ce qui le dérange vraiment : Est-ce l’exhibition en public de femmes noires nus présentées dans une cage ? Est-ce, ce sentiment de gène, ce ressentiment qui nait en lui, en réalisant réellement ce que l’occident a créer, développer et véhiculer dans l’imaginaire occidental durant des siècles pour inférioriser le peuple noir et finalement transformer la noire en poupée gonflable.
Je souhaite que le visiteur se questionne. Pourquoi, comment, pour quelle raison ?
Quelle est la limite entre répulsion et attraction ?
Je recherche à mettre en lumière des émotions, des sentiments cachées, des non dits. Je recherche cette interrelation entre « prise conscience et métamorphose ». Je recherche dans le dialogue le pouvoir de notre présence à ce qui EST. » Valerie Oka